Merci ! Merci.
Voilà, c'est comme cela, les lendemains de fête. On se rappelle déjà des bons moments... Voire même, dès le passage du porte-barriere du parking de la Glaz Arena, hier soir, alors que les nuages dansaient sur les plus belles nuances de rose, rouge, orange autour d'un coucher de soleil, alors que la pleine lune avait déjà passé la tête dans le ciel breton. Que les petites mains s'affairaient pour ranger tout ce qui avait permis au badminton français de vibrer pendant 4 magnifiques journées. Une ambiance bien différente des autres tournois - les Masters d'Orléans ou les Yonex IFB, qui, eux aussi, laissent toujours de magnifiques souvenirs. Mais l'unicité des éditions des championnats de France, c'est vraiment quelque chose à part. Toute une région, une ligue, des comités, des clubs qui se mobilisent pendant des mois, pour ici, rendre une copie impeccable. pas une fausse note.
Ah si, celle qui fit rire les centaines de spectateurs lorsque le bignou a débiné en pleine Marseillaise - vraiment un tout petit couac pour cette belle idée de revisiter l'hymne national version bretonne. Pour tout le reste, ce fut un vrai sans faute et un pur plaisir. Pour les pupilles, avec cet écrin superbe, une salle faite pour le bad, aménagée avec soin, un écran géant avec le suivi des scores en direct, une animation au poil (et un micro où on entend bien), des bénévoles par dizaines, le sourire en bandoulière, toujours un mot gentil, une attention, pour la presse, les standistes, les nombreux spectateurs. Connaissant un peu deux des trublions derrière cette machine de guerre - Cyrielle et JP pour ne pas les nommer - je ne me faisais pas trop de souci quant au professionnalisme et au bon déroulé du tournoi - avec en soutien les équipes de la FFBaD qui maitrisent tellement leur sujet... Mais cette édition avait un petit (enfin pas si petit) supplément d'âme. Terre Bretonne, déjà, chère à mes aieux, ma terre d'adoption, même si mes vacances de petiot se déroulaient plus au Sud, du côté de Kerfany Les Pins ou de Ste Marine, terre de badminton assurément. Ici, les clubs vibrent, suivent, les badistes sont des connaisseurs passionnés. Engagés. Et de voir cette arène quasi pleine, de gens ébaubis devant une qualité du spectacle - j'y reviendrai - offert par les joueurs, cela réchauffe le coeur.
Mais les véritables héros, encore une fois, ce sont les athlètes. Ceux qui ont parcouru la France pour venir en découdre. Ceux-là ont eu droit à des conditions de jeu exceptionnelles, avec notamment des terrains d'échauffement dignes des plus grands tournois au monde, à quelques mètres de l'arène principale. Tous, les stars, mais aussi les joueurs de club moins connus, pour qui cette compétition revêt une magie dans un calendrier d'interclubs moins mis en valeur. Jouer ainsi devant tant de monde, cela crée une émulation particulière. Cela fait rêver, c'est sûr. Cela doit motiver toute l'année.
Quant aux joueurs de haut niveau, ceux qui ont l'habitude des paillettes, ils avaient mis leur habit de lumière, avaient apporté sur ce plateau magnifique toute leur humilité, au service du sport. Ils ont tous joué le jeu, des autographes, des photos avec les têtes blondes ou moins blondes dans les gradins, entre deux galettes-saucisse (délicieuses, même si je les préfère chaudes :). Et surtout, ils ont offert un spectacle incroyable. Au delà de la technicité, de la précision des gestes, ce long week-end a été le théâtre d'une immense émotion. Peut-être aussi parce que certains avaient été happé par cette cochonnerie à l'INSEP, et que les corps étaient vides, dénués de toute énergie, mais la plupart ont quand même voulu venir dans l'arène de combat. A armes inégales, parfois, mais quel panache ! J'ai en tête, par exemple, cette demi finale entre Alex Lanier et Christo Popov, deux joueurs dont le charisme n'a d'égal que le talent. Et où le jeune prodige de 17 ans qui finit le match complètement vanné. Et rebelote, le lendemain, avec Christo face au grand frangin, et une finale incroyable, jouée dans un respect de fou, avec un suspense jusqu'au bout, avec comme vainqueur, non seulement Tomi - dont la classe a fait l'unanimité - mais aussi et surtout les valeurs du sport, qui ne pouvaient pas trouver plus beau miroir.
Enfin si, peut-être, quelques minutes auparavant, alors que Vimala Hériau tirait sa révérence après un double dame magnifique d'engagement, de beauté, de sourires. Et de larmes, forcément, avec la fin d'une belle carrière pour "Vim", et quatre copines qui se prennent dans les bras, dans une belle ronde d'amitié que là encore, seul le sport peut faire naitre. Vim a fait pleurer toute la salle, moi compris, grand sensible que je suis :) Avec ce privilège d'être proche des joueurs et de pouvoir aller partager leur émotion, et d'aller lui faire un gros calin de remerciements pour toutes ces belles années (je lui ai aussi glissé un merci en votre nom, chers lecteurs!)
Avec aussi, une pensée pour Fabien qui a encore souffert de ses hanches, qui le privent pour l'instant de jolies perspectives. Et bien sûr pour Léa, qui est passée soutenir son roc, son compagnon, Julien, dont la prestation avec William mérite le plus grand respect - on a pas fini d'entendre parler de ces deux là. Et on pense bien à Léa pour la suite, bien sûr. Avec aussi l'image de Xuefei, le bras tendu, libérée après avoir rendu une copie sans faute - et accepté à la dernière minute d'enfiler un lacet Solibad juste avant d'entrer sur le court pour sa finale ! Et Thom et Delphine, qui portent haut et fort nos couleurs sur les fronts internationaux, et qui ont brillé en terre conquise.
Le week-end se termine donc sur toutes ces belles images. Merci à l'organisation, aux pros et aux bénévoles. Merci à la jolie place réservée à Solibad - et à ce chèque de 1500 euros qui fera des heureux, soyez en certains. Merci à nos services civiques, Marie et Manon qui ont bravé le froid pour tenir le stand - avec une mention particulière pour Manon, qui finissait ce week-end avec nous après presqu'un an à Solibad - je lui souhaite bon vent en terre de rubgy pour la suite. A Malou venue filer un coup de main, que vous retrouverez vite avec son appareil en bandoulière sur des bords de terrain, pour Badmintonphoto. A Lucas et Yohan, pour leurs très belles images (certaines illustrant cet édito) et qui m'ont permis de me concentrer sur mes casquettes de bénévole de solibadiste et badziniste (tiens, un nouveau mot!).
Vive la Bretagne, Vive le bad ! Et belle semaine à tous !
Kenavo !
Photos : Badmintonphoto
PS - Ah oui, pour ceux qui ne savaient pas (comme moi) : Merci, en Breton, ca se dit "Trugarez" ou "Trugh" pour les intimes :)
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