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EDITO – Une semaine de rêve


Comme un symbole. Alex Lanier, devant le drapeau tricolore
Comme un symbole. Alex Lanier, devant le drapeau tricolore

Voilà. Encore une fois, les Bleus nous ont fait rêver. Les amateurs de badminton commencent cette semaine avec des étoiles plein les yeux. Alors pour ceux qui étaient dans une cave ou qui avait délaissé les portables, un petit rappel : sur les trois derniers jours, les joueurs français de babinntonnnnne ont glané 8 médailles aux Championnats d’Europe. 8. Huit. Oui, vous avez bien lu. Une demi-médaille de plus que le Danemark, hôte de la compétition et la nation phare du vieux continent depuis 30 ans. Deux titres, comme eux. 3 médailles d’argent (contre une seule pour eux). Et 3 de bronze. Avec, au passage, le record de précocité en simple homme pour Alex Lanier, qui devient le plus jeune vainqueur de la compétition, à 20 ans, 76 jours, 17 minutes et 23 secondes. Axelsen avait, lui, 22 ans, quand il s’est paré d’Or au Vendéspace. Peter Gade, autre légende, 21 ans pour son premier titre continental.

La jubilation d'un ovni du badminton tricolore. Alex, 20 ans, rentre dans l'histoire, à nouveau.
La jubilation d'un ovni du badminton tricolore. Alex, 20 ans, rentre dans l'histoire, à nouveau.

Quelle classe ce gamin. Enfin, gamin… c’est vite dit. Sa maturité sur le court, son humilité, son recul sur la performance, tout ça, tout ça, en plus de son incroyable talent et d’une capacité physique d’Avengers, on se dit qu’il a peut-être eu plusieurs vies avant. Dont une au moins où il jouait au bad. Alex, c’est avant tout une bonne nouvelle pour le bad français. Tout le monde en parle. Partout. Tout le monde sait maintenant que, peut-être, il y aura un champion du monde ou un champion olympique….(même si cela ne sera pas forcément lui le premier)

Que dire de ce podium, avec trois Bleus sur les marches, ensemble. Avec, au passage, une demi-finale d’anthologie entre deux des joueurs les plus talentueux de leur génération, Christo et Alex, deux pépites, qui vont encore progresser, c’est sûr. Et Tomi, vaincu en finale, mais qui montre la voie, depuis plusieurs années, ayant à plusieurs reprises brisé le plafond de verre, en général d’armée, solide.

Un podium de rêve...
Un podium de rêve...

Alors oui, bien sûr, il manquait Axelsen, blessé. Il manquait Antonsen, blessé. D’aucun diront une édition au rabais. Que nenni. Déjà parce que, les tricolores ont peut-être aussi fait des choix de compétition stratégiques pour être prêts au bon moment. Eté mieux accompagnés physiquement, par les médecins, les kinés, toutes ces équipes qui travaillent dans l’ombre et qui ont pris part à cette belle victoire. Et que, aussi, nos tricolores les ont déjà battus, ces deux lascars, à plusieurs reprises… Et que ces titres, ils le méritent, amplement, et qu’il ne faut pas minimiser cet exploit, véritablement historique. Trois Français sur un podium européen de simple homme. Il y a 5 ans, on n’y aurait pas cru…

 

Que dire ce cet autre énormissime exploit, dont on ne saisit sans doute pas la mesure – enfin si, tous ceux qui, dans les gymnases de France, ont la drôle d’idée de faire deux tableaux et de prendre pour 15 jours de courbature ensuite et d’avoir craché leurs poumons sur les courts, le savent : Ce qu’ont réalisé Tomi et Christo est phénoménal. Et inédit pour deux frères. Quatre médailles sur un week-end, dont une magnifique en Or en double, ensemble, comme la consécration d’une fratrie soudée, solidaire. Avec cette capacité à savoir tout donner, en permanence. Et de faire taire les soi-disant « spécialistes », qui depuis des années, « préviennent » que les Popov n’arriveront à rien en jouant sur deux tableaux. Il m’est avis qu’ils sont bien assez grands – ou leur papa qui les a emmenés jusque là – pour savoir ce qu’ils doivent faire et qu’ils n’ont pas besoin de l’avis des autres, non ? Cette académie à Fos est une chance incroyable pour le bad français. Elle provoque une émulation saine, une compétition constructive. Des horizons différents. Et comme par hasard, c’est chez eux que l’équipe de France est allée s’entrainer avant ces miracles…Comme quoi.

 

Quatre Bleus devant 4 Danois. L'image est rare...
Quatre Bleus devant 4 Danois. L'image est rare...

Les garçons, sur ces championnats, ont été magistraux. Eloi et Léo aussi. Eloi Adam et Léo Rossi. Retenez leurs noms, souvent dans l’ombre des autres, ils prennent cette semaine une belle lumière, méritée. Des travailleurs acharnés, sur le court. Et une finale de dingue face aux Popov. La remontada de fin de match n’a pas payé, mais les émotions… pfiou. Et une médaille d’argent mémorable et méritée. On n’oublie pas Maël et Lucas, nos « jeunes » qui ont fait leur part du travail en sortant Sondergaard/Toft (celui-là même qui crucifia notre mixte, on y reviendra). Quelle belle génération…

 

Le mixte, on en parle ? Avec, bien sûr, la petite déception pour Thom et Delphine, favoris, en forme, qui se font croquer en finale par un géant et son acolyte fort habile, Toft et Magelund. Sans doute l’un des meilleurs mixtes du pays depuis les regrettés Laybourn/Rytter-Juhl. Cela faisait d’ailleurs 9 ans que les Scandinaves n’avait pas gagné ce titre (Fischer-Pedersen en 2016). Les Bleus n’ont pas démérité, même si, même si, il y avait la place. Forcément déçus, puisque tenants du titre et têtes de série 1. On ne peut pas tout avoir, mais cette médaille d’argent doit résonner comme un tremplin pour aller chercher mieux, à Paris en août. Et puis, et puis, il y a eu Léa et Julien. Ces belles histoires que seul le sport peut conter. Les années de galères, de blessures, au dos, au genou, pour Léa Palermo, qui, à l’image de Carolina Marin, sans cesse, a voulu revenir, se ré-entrainer. Avec, pour Léa, en tête, cette compétition-là. On comprend mieux les larmes qui ont coulé, après cette victoire en quart de finale qui donnait à ce passé si injuste une si belle mise en perspective et une médaille inespérée. Enfin si, justement. Un vrai beau moment. Avec Delphine, pleine de délicatesse, qui, sur le podium, se fraye un chemin pour aller lui faire un immense calin, sa partenaire de double, en sachant les efforts qu’il a fallu pour en arriver jusque-là. Et Julien tout juste derrière, lui aussi forcément ému, le regard aussi étincelant que ses prestations de la semaine.

 

Tinna Lugvidsen coach Margot Lambert et Camille Pognante.
Tinna Lugvidsen coach Margot Lambert et Camille Pognante.

Quant à Margot et Camille, que dire. A peine un an après avoir commencé à jouer ensemble, les deux comparses se parent de bronze. Margot expliquait, il y a quelques heures sur ses réseaux, sa déception de n’avoir fait mieux. On la comprend, bien sûr, et on mesure aussi ce qui a changé dans les mentalités. Une médaille ne suffit plus. C’est le titre, qu’ils veulent, nos tricolores. Signe d’un passage d’étape, d’une confiance en ses capacités – bien réelles… Mais avec ce qu’elles ont démontré sur le court, on se dit que des titres ne sont pas loin.

 

2024 : le titre européen en mixte et en double dame. Déjà historique. 2025, le titre en simple homme et double homme. Respect. Et bravo, vraiment. Et aussi, la question qui taraude, sur ce dernier titre qui manque. Le simple dame. Pourquoi n’arrive t-on pas à produire une telle génération de jeunes femmes qui vont aussi glaner des médailles ? Depuis Hongyan, c’est chou blanc. L’environnement de travail est le même. Les expertises sont bien là (quoi que, les entraineuses ne sont pas légion, d’ailleurs, même le nom sonne bizarre) Une partie de la réponse ? Ce n’est pas un phénomène propre à la France, d’ailleurs. En dehors de l’OVNI Carolina Marin, les Européennes peinent à remporter des titres majeurs en simple. Il faut donc aller chercher ailleurs – sans, encore une fois, incriminer qui que ce soit – Léonice, Xuefei, Anna et les autres travaillent fort, là n’est pas la question. Mais cette dernière subsiste.



Les entraineurs, la clé de la réussite, aussi, avec ici Navikas pour Alex, et Toma pour... Tomi.
Les entraineurs, la clé de la réussite, aussi, avec ici Navikas pour Alex, et Toma pour... Tomi.

Aussi, une dernière chose. On commence à voir de la stabilité dans l’entourage des joueurs. Les mêmes têtes. La confiance qui se créé, entre les athlètes et leurs coachs. Les époux Lugvidsen, avec notamment l’arrivée de Tinna, qui a aussi apporté une brise de fraicheur (une femme, tiens donc…) et d’expertise – même sur le double homme. Kestutis Navikas qui est devenu un vrai mentor pour Alex. Le tout piloté par Fernando, coach d’un jour de Tomi en demi-finale, d’ailleurs, mais patron de toute une structure qui s’étoffe avec de jeunes entraineurs qui apprennent de toute cette expérience internationale. Tout cela semble fonctionner à merveille. Bravo à eux, aussi, pour ce travail de fourmi, derrière les ordis, les vidéos, à valoriser leurs poulains.

 

La semaine peut commencer sereinement. Nos Bleus ont offert un spectacle de toute beauté, avec des émotions, joliment relayées par les équipes de la Fédé, au front, sur les réseaux sociaux et le site, et Thierry Bochard sur l’Equipe LIVE, et l’Equipe TV dimanche – a quand France Télévision ? Au même moment, la FFBaD clôturait, parait-il, une belle AG, avec de l’apaisement – enfin – des débats qui ont menés à des décisions unanimes – devenues rares, pour l’avenir de notre sport. Les feux sont tous au vert. Comme un joli printemps qui s’annonce…


Raphaël Sachetat

Avec les magnifiques photos de Yohan Nonotte pour Badmintonphoto

1 Comment


Jackie Rossi
Jackie Rossi
il y a 11 minutes

Magnifique article engendré par une exceptionnelle et historique semaine du badminton français.


Nous avons vibré au rythme de leurs exploits, de leur talent, de leur rage de vaincre mais, et ce n'est pas la moindre de leurs qualités, de leur parfaite sportivité.

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