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Photo du rédacteurRaphaël Sachetat

EQUIPE DE FRANCE « Vamos »

Dernière mise à jour : 10 mars 2022


La Fédération a présenté ce matin à l’INSEP sa stratégie pour le haut-niveau. Avec le recrutement de deux éléments clés : Thierry Soler et Fernando Rivas. Ce dernier, entraineur de Carolina Marin, sera responsable des seniors à l’INSEP à mi-temps.


Voilà. Ca, c’est fait. C’est une star qui débarque à l’INSEP. Une autre, quelques années après Peter Gade, le premier coup « fumant » de la FFBaD. Ce 9 mars officiellement, c’est Fernando Rivas, qui vient donc prendre les rênes du projet senior. Fernando, c’est le plus Français et francophile des Espagnols. C’est aussi et surtout celui qui a dégoté une certaine… Carolina Marin, à l’âge de 14 ans, et qui en a fait la plus titrée des joueuses de badminton au monde, avec un titre olympique et 3 titres mondiaux. A partir de rien. Sans structure; Sans sparring. rien. Avec des idées. Fixes. Et de l'ambition. Beaucoup.


L’Ibère débarque avec des étoiles plein les yeux, et un amour de la France qu’il ne cherche pas à cacher. « Ici, c’est ma deuxième maison. J’ai vécu ici, à Paris, j’ai fait mes études à Orsay, je me sens un peu comme chez moi. Alors, quand j’ai reçu la proposition – insistante – de Jérôme Careil (NDLR : DTN de la Fédération), j’ai fini par dire oui car j’en avais très envie » explique-t-il devant un parterre de journalistes français – alors que leurs homologues espagnols, eux, suivaient en direct la conférence. Car forcément, cette « défection » espagnole nourrit des inquiétudes de l’autre côté des Pyrénées. Fernando rassure – en espagnol en direct puis en traduisant sa propre parole dans la foulée. « Il n’y aura pas de problème pour Carolina. Je continue à l’encadrer, mais elle a une équipe avec elle avec d’autres entraineurs et préparateurs physiques et mentaux, qui seront là pour elle quand je serai en France » reprend t-il. Il va donc falloir jongler entre les emplois du temps. Et éviter les frustrations, naguère ressenties notamment de la part de nos champions tricolores, qui avaient vus la légende Danoise Peter Gade trop peu souvent, avec une philosophie parfois difficile à appréhender pour certains.

Cette fois-ci, on a semble-t-il appris des erreurs et errements du passé. Avec une philosophie radicalement différente : Fernando débarque à l’INSEP avec l’intention de mettre en place un système où les encadrants s’adaptent à l’athlète. « Chacun est différent, et ma méthode s’inspire d’une personnalisation de l’entrainement, en fonction des personnalités, des modes de fonctionnement ». Une présence mieux aménagée, tournée vers l’aide aux entraineurs, aussi, qui ont été confortés dans leurs positions il y a quelques mois et en qui Fernando à toute confiance : Maxime Michel pour les simples et Baptiste Carême pour les doubles. Le Lithuanien Kestutis Navikas viendra lui aussi prêter main forte sur les simples, en plus de Maxime. Le tout, autour des 4 piliers, les 4 dimensions essentielles que Fernando sait efficaces : la préparation physique, la préparation mentale, la technique et la tactique. Le tout, bien aidé par l’analyse des « data », des vidéos, l’une des clés de la méthode de l’entraineur de Carolina. Un data analyste sera d’ailleurs recruté d’ici peu pour finir l’équation.


L’autre corde à l’arc fédéral nous arrive de l’INSEP : Thierry Soler, ex DTN du football américain, passé aussi quelques années à la Fédération des Sports de Glace avant, ces derniers temps, d’être responsable du pôle performance de l’INSEP et ses 23 disciplines. Avec, forcément, une vision transversale intéressante, hors cadre et hors de l’univers badiste, qui apportera donc un vent de fraicheur en plus de la chaleur hispanique.


Le pari est lancé. Comme le dit Yohan Penel, le Président de la Fédération, ce pari sera jugé sur ses résultats. Avec, évidemment, en ligne de mire Paris 2024, même si les ambitions sportives, plus réalistes, sont annoncées plus encore pour l’échéance olympiques suivante, pour Los Angeles en 2028. Le contrat de Fernando, pour l’instant, arrivera à échéance juste après Paris 2024. A voir pour la suite. Mais c’est d’ores et déjà une belle page du badminton tricolore qui s’écrit avec l’accueil d’un expert reconnu, rigoureux, efficace, dont la méthode a fait ses preuves. Rendez-vous dans deux ans pour voir si elle peut s’exporter.


Retrouvez ici un extrait de l'interview exclusive donnée par Fernando à Badzine réalisée ce matin avec Loic Meuriot derrière la caméra et au montage (la version intégrale de cet entretien sera publiée plus tard).


Photos : Raphaël Sachetat / Badzine

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