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Photo du rédacteurRaphaël Sachetat

ETMC2023 Edito - MERCI !




D'abord, il y a eu la frustration. La douleur. Ce sentiment d'injustice, sans doute aussi. De se dire que, oui, si ce juge de ligne n'avait pas changé d'avis, si ce point à 17-11 s'était transformé en 18-11 au lieu d'un 12-17, avec la changement de physionomie du match qui s'en suivi, cela aurait pu tout changer. Et la France qui perd 3/2 au bout du bout, d'une rencontre à incroyable suspense, où nos vaillants tricolores auraient peut-être mérité la victoire. Même si, la dure loi du sport finit par consacrer celui qui cloue le dernier point sur le terrain adverse, et pas seulement le plus méritant. La frustration, donc, en ce samedi soir. Mais très vite, chez tous, joueurs, officiels, spectateurs incrédules que nous étions sur place où devant nos écrans, la fierté va prendre sa place. La gratitude, aussi.

Le soutien des autres joueurs a aussi compté

Car le spectacle offert par nos Bleus la semaine dernière a été à la hauteur des plus belles heures de l'Histoire du badminton tricolore. Avec cette singularité des matchs par équipes, unique en son genre, où les joueurs, sur le terrain, ne sont que le bout de la raquette d'une équipe toute entière. Où les "remplaçants" jouent un rôle sans doute plus important qu'ils ne peuvent bien le penser. Où les artistes se transcendent pour leurs potes, assis à quelques mètres, la guirlande autour du coup, le vuvuzela disert. Plus encore lorsque l'arène de combat - c'est bien cela dont il s'agissait samedi - est pleine à craquer d'une énergie incroyable, avec des spectateurs qui en ont eu pour leur argent.

Toma Popov briefe son fiston sous le regard de Fernando Rivas

Que dire d'abord de la belle aventure sportive qui a vu les tricolores petit à petit prouver qu'ils étaient parmi les meilleurs en Europe, tout au long de la semaine, avant même cette finale d'anthologie, en battant des équipes très solides. Avec une homogénéité dans les catégories sans doute jusqu'alors inégalée. Quand les uns flanchent, les autres vont chercher les points qui manquent, et ce ne sont pas toujours les mêmes qui bossent. Thom et Delphine, qui continuent de progresser et de montrer qu'ils sont au sommet de l'Europe. Que les rêves d'un titre Olympique n'ont rien de fantaisiste. Feifei, que l'on adore voir évoluer avec son caractère de guerrière, enfin sans pépin physique, d'une immense générosité sur le terrain et qui a porté cette semaine bien haut les couleurs de son pays d'adoption. Le double dame, Margot et Anne, qui tourne vraiment bien désormais. La cohabitation fait mouche, le travail paye, et ce duo aussi a de beaux horizons devant lui. Que dire de Tomi, en patron, qui est la nouvelle locomotive de cette équipe de France, prenant symboliquement le relais de Brice Leverdez, qui lui aussi a porté souvent ses comparses en bleu lors de belles histoires sportives. Tomi et son élégance, sa puissance, son charisme fou, envié jusqu'en Indonésie où son fan club est à la hauteur de son talent. Alex Lanier, aligné fort logiquement lors de ces championnats, car lui aussi va défrayer la chronique très vite. Et toute l'expérience emmagasinée lors des championnats d'Europe lui donneront sans doute ce petit plus pour aller chercher des étoiles, plus tard. Léonice, elle aussi alignée en match de poule, qui progresse de mois en mois et qui disputera à Feifei, à juste titre, l'honneur de représenter la France à Paris. Nos deux vétérans, Lucas et Ronan, qui ont su clouer le bec aux Allemands pour donner une victoire importante psychologiquement, avec l'abnégation et la joie de jouer qu'on leur connait et qui fait plaisir à voir. Je finirai par Christo, ce trublion du badminton, pétri de talent, lui aussi, à la vision de jeu sans pareil. A la créativité incroyable, avec cette patte gauche qui, parfois, me rappelle un certain Monsieur Lin Dan. Christo a sans doute joué le match de sa vie, samedi, contre ce Viking normalement imperturbable, intouchable en ce moment. Axelsen a été touché. Dans son égo. Dans sa chair, presque : cela faisait plusieurs années que la frustration ne l'avait pas poussé à fracasser une raquette au sol. Presque vaincu. Il s'en est fallu d'un rien. Mais ce rien restera sans doute dans la tête de ce jeune Fosséen au sang de roi, et qui, peut-être un jour, viendra lui rendre un fier service.

Tomi Popov jubile après sa victoire en double avec Thom Gicquel

Chapeau aussi et merci à Fernando Rivas et ses acolytes - Kestutis, Toma, Miki, pour avoir façonné cette équipe autour d'un projet, et d'avoir eu la belle idée de proposer en finale une composition inédite, qui a fait plus que douter les multi-champions d'Europe et favoris. Un coup de bluff autour de paires inédites, qui ont parfaitement fonctionné - le duo Gicquel/Popov avait déjà brillé sur la scène européenne, chez les Juniors, et qui a redonné l'espoir aux tricolores en poussant cette rencontre au 5eme et dernier match. Avec, dans la foulée, un premier set remporté par Delphine et Margot, en jouant délicieusement bien. Tout le monde y a cru. Que c'était peut-être déjà l"heure du passage de relais entre le Danemark, l'ogre mondial du badminton, et l'ex petit poucet, la France, devenue, sans nul doute désormais, l'autre fleuron du vieux continent.


Alors merci. merci pour les émotions. Merci pour le travail, l'énergie, le partage de tous ces Bleus brillants. Merci aussi à Téa, Camille, Lucas, Flavie, Malya, Emilie, nos jeunes pousses qui ont pris du grade en plus de moments magiques qu'ils garderont sans doute en mémoire longtemps avant d'enfiler, un jour, les maillots de titulaires pour représenter leur pays. Merci aussi à ceux qui ont contribué plus que largement à cette réussite sportive et humaine autour d'un événement mené aux petits oignons par Fred et ses équipes - à commencer par Richard Remaud, qui rappelait fort justement le dixième anniversaire de son arrivée au poste de commandement, avec cette frénésie organisationnelle d'événements majeurs qui ont depuis démontré tout le talent de l'institution pour accueillir ces grandes compétitions. Et fait de la France aussi une terre de tradition badiste - ça compte. Avec une pensée aussi pour nos trois mousquetaires Maxime Michel, Joran Love et Baptiste Carême, partis sur d'autres aventures mais qui ont apporté leur pierre au bel édifice dont nous avons vu la facade ce week-end et qui ont du suivre cette compétition avec une émotion certaine. Bravo à la Fédération et ses cadres qui accompagnent ces belles aventures, et qui, aussi, montrent que l'on peut travailler à la fois sur le sociétal, indispensable, et le très haut niveau. Qu'il n'y a rien de paradoxal là dedans. En s'appuyant aussi sur des ressources externes, des structures indépendantes et tout aussi productives. Que l'ensemble a du sens. J'en profite aussi pour dire, plus personnellement, ma fierté de voir tous ces artistes, porter sur leur coeur le logo de Solibad. Ils ont été solidaires entre eux, et aidé à porter aussi ces valeurs de partage qui va bien au delà du sport.

Christo Popov après ce match d'anthologie face au champion Olympique Viktor Axelsen

Avec les Bleus, ce sont aussi tous les entraineurs de club qui ont vibré, parmi lesquels ceux qui les ont connus tout petits et qui se sont dit, sans doute dans leur salon, en se rongeant les ongles samedi "pu...., si j'avais imaginé un jour que ce gamin ferait trembler les Danois"...

Bravo à cette magnifique équipe de France, vice-championne d'Europe 2023

Et oui, ils ont fait trembler les Danois. Ils ont fait vibrer les amateurs de bad, partout en France - des loisirs aux compétiteurs, en ce dimanche matin, qui tous ont passé quelques minutes à reparler du presqu'exploit des Bleus, avant de commencer à taper dans le volant. L'aventure continue. Avec des étincelles dans les yeux. Merci, merci.... !


Raphaël Sachetat


Photos : Yohan Nonotte et Lucas Noyon / Badmintonphoto








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