EUROPE INDIV' - Alex, prince D'Europe

Alex Lanier a remporté la finale franco-française tant attendue, face à Tomi Popov, qui, comme l'an dernier, finit en argent. Le jeune homme de 20 ans rentre encore une fois dans l'histoire, comme le plus jeune vainqueur des championnats d'Europe.

Alex a Lanier. Malgré les "let's go Popov let's go" scandé par le public, sous les yeux de Mia, sa compagne, Danoise. Le Normand avait toutes les cartes en main aujourd'hui. A part quelques petites erreurs en fond de court, pour le reste, le champion de France a fait un sans faute. Rapide - très, comme à son habitude. Sa défense, incroyable, a mis à mal la puissance de son adversaire, pourtant précis et véloce malgré les matchs qui s'étaient accumulés depuis une semaine. Deux titans, avec des échanges magnifiques, au filet comme en fond de court. De la variété dans les attaques - Tomi s'offrant même quelques smashs de revers. Mais toujours, ce volant qui revient, inlassablement. Cette vitesse de déplacement qui donnait à Alex ces quelques dixièmes d'avance sur le coup d'après. Anticipant beaucoup. Tomi n'a pas démérité. Sans doute qu'un peu de fraicheur physique en plus aurait été un vrai plus pour le Fosséen, mais il a joué avec tout son coeur et sa vaillance. Beaucoup de respect, aussi, entre les deux joueurs. Le score reflète la partie. 21-17, 21-18, avec simplement un peu plus de précision pour le joueur de l'ASPTT Strasbourg, qui, sitôt sorti du podium, remerciait ses fans pour l'avoir soutenu, de près ou de loin, et faisait référence aussi à l'absence d'Axelsen et Antonsen.

L'histoire est en marche. Au petit trôt, même. Le voilà, à 20 ans, le plus jeune champion d'Europe. On compare souvent sa trajectoire avec celle de Viktor Axelsen. Encore une fois, il prend quelques mois d'avance - Axelsen avait 22 ans lors de son premier sacre continental à Mouilleron le Captif en 2016. La tête bien sur les épaules, l'humilité en bandoulière. "Un championnat d'Europe, ca reste un championnat d'Europe. Je suis fier d'avoir gagné ici" souriait-il. On se prend à rêver. A une autre marseillaise, dans 4 mois et 17 jours, à l'Adidas Arena, pour les championnats du monde. Car non seulement il ira avec ce titre continental dans sa besace, la confiance en plus, mais avec en tête également des victoires passées sur les autres grands favoris au titre - Shi, Antonsen, Vitidsarn. Plus rien n'est impossible.

Savourons l'exploit, savourons aussi ce podium incroyable avec trois tricolores, une médaille de chaque, et un médaille de Bronze fort méritant - Christo aurait très bien pu finir en Or, lui-aussi, après cette demi-finale incroyable.

Quant à Tomi, héros malheureux de cette finale du simple, il n'aura que quelques minutes pour aller se poser avant d'attaquer sa deuxième finale de la journée, en double, avec son frangin, pour l'autre finale 100% française face à Léo Rossi et Eloi Adam...

Photo (live) : Yohan Nonotte / Badmintonphoto